Jan Fabre: l'artiste total et le philosophe

Publié le par Romlab

g ThVille13FabreTragedy01aÇa suffit ! On a compris ! C’est un scandale ». On pourrait croire que la réputation de provocateur de Jan Fabre n’est plus à faire si l’on pense à ses premiers spectacles au début des années 80 et surtout aux réactions suscitées par les spectacles présentés à Avignon en 2001 et 2005. Pourtant, aux cris entendus dans la salle au cours de la première de The Tragedy of a Friendship on peut penser que c’est cet aspect du travail de Fabre que beaucoup de spectateurs vont garder en tête, impression légitimée par des scènes écœurantes et complaisamment longues.

Pourtant, Jan Fabre est avant tout un guerrier de la beauté,  dont les œuvres plastiques ou scéniques cultivent l’oxymore et le paradoxe. 



« Je veux garder jusqu’à ma mort l’esprit d’un enfant : être émerveillé et transporté par la beauté ». (Journal de nuit, 9 mai 1978)

 

Le chorégraphe, performeur et metteur en scène qu'est Jan Fabre voue lui-même un culte à Richard Wagner: son deuxième grand spectacle, en 1984  « Le Pouvoir des folies théâtrales » cite ce moment de basculement dansl'histoire de la scène qu'est la création du Ring,  dans une scène extrêmement longue et douloureuse au cours de laquelle une actrice se voit brutalement refuser l’accès à la scène jusqu'à ce qu'elle donne l'année 1876, date de la création de la tétralogie.

 

Le spectre du Gesamtkunstwerk pouvait inciter à penser qu’il serait une occasion rêvée pour Jan Fabre de livrer une des fresques flamboyantes dont il est coutumier. Ce n’est pas le cas. La pièce s’appuie bien sur une iconographie wagnérienne qui agit comme autant de leitmotiv, le cygne, l’épée, la voile du navire mais ces éléments jouent surtout un rôle symbolique.

 

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 A la Comédie de Genève, les 26 et 27.09.2013, à l'Opéra de Lille les 25 et 26.11. 2013.

Publié dans Arts de la scène

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